Bureau du professeur Wonderback

Le professeur Wonderback était tranquillement assis derrière son bureau d'ébène vernis, dos à la cheminée, tournant machinalement sa baguette de cerisier entre ses doigts encore engourdis par le froid mordant de l'extérieur. Il retint un hoquet de rire qui se frayait sournoisement un passage dans sa gorge au souvenir de son arrivée à Poudlard quelques jours plus tôt. De gros flocons cotonneux tombaient alors sur Poudlard, ensevelie sous un manteau blanc. Le ciel, bien qu'il fasse nuit, était d'une blancheur lumineuse et un silence serein régnait sur l'immensité immaculée. Un bruit de neige brutalement tassée ainsi qu'un grognement étouffé se firent soudain entendre et le professeur Wondreback réapparut du trou profond qu'il venait de créer en tombant. Il marmonna d'étonnement, se demandant avec admiration comment il était possible d'être assez stupide pour transplaner de Cambridge à Poudlard sans s’inquiéter du temps qu'il y pouvait faire. Le professeur Wondreback regarda sa fine chemise trempée avec un air de pitié et se sécha rapidement à l'aide sa baguette. Il entreprit ensuite de remonter son pantalon pour ne pas le tremper en marchant et commença à faire de grandes enjambées jusqu'au grand portail de Poudlard, qui s'ouvrit docilement lorsqu'il s'annonça. Des volutes de vapeur s'échappaient d'entre ses lèvres et des flocons épais s'accrochaient à ses cils devenus totalement blancs. Il marcha à grands pas dans l'allée jusqu'à ce qu'il remarque qu'un chat rayé, assis à quatre mètres de lui le suivait des yeux d'un air méfiant. Il pensa tout de suite qu'il s'agissait du professeur McGonagall et se rendit compte que son pantalon retroussé ne faisait peut-être pas très professionnel. Il le réajusta rapidement en saluant la chatte, et lui demanda poliment comment elle se portait. Puis il lança fièrement un sortilège de réchauffement devant lui pour faire fondre la neige du chemin. Le chat rayé ne répondit pas mais le suivit avec une méfiance accrue. Une fois dans le hall du château, le professeur salua Argus Rusard (qu'il avait toujours détesté) et le regarda avec effarement soulever la chatte de terre et l'embrasser en marmonnant "Miss Teigne... bon travail".
Cette fois, le professeur ne put retenir un éclat de rire claironnant, et se félicita de ne jamais avoir laissé percevoir son ridicule devant ses élèves. Rappelé à l'ordre, il lança un coup d’œil à l'horloge en chêne et se demanda pourquoi l'élève qu'il avait convoqué n'était pas encore arrivée. Voilà déjà dix minutes qu'elle aurait dû être là. Il posa sa baguette brune sur le bureau, se retourna pour contempler les flammes dans la cheminée et approcha ses mains pour les réchauffer.

Messages : 41 Date d'inscription : 08/01/2010 Localisation : Liverpool

Mélinda franchit les dernières marches de l'escalier en les sautant deux par deux, puis courut durant la dernière ligne droite que formait le long couloir tapissé de tableaux qui menait au bureau du professeur Wonderbrack. Elle était en retard et en avait conscience. Elle savait également que cela n'allait pas jouer en sa faveur durant leur entrevue, mais elle n'avait pas pû l'empêcher. Elle sortait d'un cours de Potion désastreux où elle avait malencontreusement sauté une ligne d'instructions durant sa préparation. Par conséquent, sa potion étant fichue, elle avait délaissé son chaudron quelques secondes pour aller demander conseil au professeur Rogue, et surtout pour être bien certaine que ce qu'elle avait de mieux à faire était désormais de tout reprendre à zéro. A peine avait-elle commencé en disant: "Professeur, j'ai..." qu'une détonation retentit. Tout le cachot et son contenu se retrouva alors recouvert d'une épaisse couche de potion violette et visqueuse, Mélinda, Rogue, et les autres élèves y comprit. Mélinda aurait sans doute trouvé la situation comique, dans d'autres circonstances (Rogue, avec la potion qui lui coulait tout autour du visage, avait l'air d'une pieuvre défraîchie).
Au dessus du chaudron de la jeune McMurphy se tenait une de ses camarades de classe, une certaine Ivy.
"Je... j'ai fais tomber un peu de poudre de corne d'éruptif dedans... fit-elle d'une voix misérable."
Rogue avait ainsi retiré soixante points à leur maison. Trente à Mélinda pour avoir laissé son chaudron sans surveillance, et trente encore à Ivy pour sa maladresse. Il leur avait également ordonné de nettoyer toute la substance visqueuse de la pièce. Sans l'aide de la magie. Mélinda avait tenté de lui expliquer qu'elle ne pouvait pas rester à cause d'une convocation, mais Rogue avait simplement rétorqué dans un sifflement: "Vous auriez dû y penser plus tôt".
Pendant que les élèves, toujours recouverts de potion, quittaient la salle, Mélinda avait commencé à astiquer le sol en ruminant tant et si bien qu'au bout de quelques minutes, Ivy lui avait proposé de finir de nettoyer toute seule.
"Je te revaudrais ça, merci ! l'avait remerciée Mélinda avec un large sourire de soulagement"
Elle savait que tout ça lui retomberait dessus et que Rogue, de retour de la résèrve où il s'était rendu pour finir un inventaire, se rendrait compte de quelque chose.
*Mais chaque problème en son temps, tenta de se raisonner Mélinda*
Et elle toqua à la porte en bois massif. Elle entendit qu'on lui demandait d'entrer, ce qu'elle fit.

"Bonjour professeur, excusez mon retard, j'ai... mon chaudron à explosé, enfin.. ma potion, et j'ai dû rester pour nettoyer la salle, c'était le professeur Rogue, vous savez comme il..."

Devant le calme que lui opposait son professeur, Mélinda préféra finalement se taire plutôt que terminer sa phrase. Puis elle attendit que les réprimandes tombent. Elle connaissait en effet, ou plutôt se doutait fortement de la raison de sa présence ici. Elle avait plus d'une semaine de retard à son devoir de Runes, ce n'était pas dans ses habitudes, de plus, le professeur Wonderbrack était un de ses professeurs préférés. Elle le savait compréhensif, c'était d'ailleurs un peu pour cela qu'elle s'était permise de prendre du retard dans son classe, et non, par exemple, dans celle de Rogue, où les conséquences auraient été bien pires qu'une simple convocation.

Le professeur Wonderback se frotta frénétiquement les jointures et se retourna vers son bureau pour prendre la baguette de cerisier qu'il avait imprudemment abandonné quelques minutes. A ce moment, quelqu'un toqua à la porte. Il se pencha sur son bureau et croisa les doigts dans une position qu'il jugeait légèrement intimidante. Parfait.
-"Entrez", s'entendit-il répondre à l'intention de la personne qui attendait derrière la porte.
La jeune McMurphy ouvrit la porte et entra précipitamment. L'air gêné, elle enchaîna:
-"Bonjour professeur, excusez mon retard, j'ai... mon chaudron à explosé, enfin.. ma potion, et j'ai dû rester pour nettoyer la salle, c'était le professeur Rogue, vous savez comme il..."
Le professeur Wonderback avait les yeux fixés sur une mèche de cheveux de la jeune fille d'où dégoulinait une substance violette, et se retenait tellement d'éclater de rire, à l'idée de son collègue au nez proéminent et aux cheveux huileux couverts de potion, qu'il ne parvenait pas à trouver de réponse aux excuses de la jeune fille. Son silence semblait la mettre mal à l'aise, c'est pourquoi il fit tout de même l'effort d'articuler lentement:
-"Bien, asseyez-vous."
La jeune fille s'exécuta, semblant encore plus alarmée par les efforts évidents que son professeur faisait pour garder son calme. "Elle doit penser que je m'efforce de ne pas lui hurler dessus...", craint le professeur, ennuyé. Il décroisa les doigts et attrapa machinalement sa baguette dans un geste qu'il voulait amical.
-"Mademoiselle McMurphy..." commença le professeur de Runes d'une voix mesurée. Il observa sa jeune élève sans pouvoir déchiffrer son expression. Il s'empressa de continuer, ne cherchant pas à accentuer l'appréhension de son élève en faisant durer l'entretient.
-"Je ne vous ai pas convoquée dans le but de vous blâmer pour votre devoir de Runes qui, je n'en doute pas, me sera rendu rapidement. » Il eut un léger sourire neutre. « Il s’agit en fait de Mr Rusard…bien sûr, moi-même je… n’approuve pas, mais il se trouve que notre concierge m’a assuré qu’une élève chapardait dans les réserves des cuisines, ce qu’il conçoit, j’ai cru le comprendre, comme légèrement embarrassant. »
Le professeur Wonderback eut un sourire ironique destiné à montrer à son élève qu’il n’accordait pas la moindre importance aux paroles du concierge.
-« Bien sûr, ajouta-t-il, je doute que vous soyez concernée par cette accusation, c’est pourquoi j’ai volontairement omis de vous faire boire du Veritaserum, ce que m’avait conseillé ce cher Mr Rusard. »
Il eut pour Mademoiselle Mc Murphy un regard entendu. Ne voulant pas lui faire croire qu’il cherchait à se faire apprécier des élèves, il ajouta soucieusement :
-« Notre concierge semble apprécier certaines méthodes plus ou moins pédagogique auxquelles je n’adhère pas. Mr Rusard m’avait donné la charge de vous mettre en retenue, cependant j’estime que vous avez perdu assez de temps. »
Il observa sa jeune élève, voulant lui signifier qu’il était temps de prendre congé.

Messages : 41 Date d'inscription : 08/01/2010 Localisation : Liverpool

Mélinda, comme son professeur le lui demandait, s'assit dans la chaise innocupée qui faisait face à son bureau, et écouta ce qu'il avait à lui dire.

"Mademoiselle McMurphy... Je ne vous ai pas convoquée dans le but de vous blâmer pour votre devoir de Runes qui, je n'en doute pas, me sera rendu rapidement."

Le professeur Wonderbrack lui sourit presque amicalement. Mélinda, sans pouvoir s'en empêcher, haussa les sourcils de surprise et de soulagement. Elle ouvrit la bouche pour assurer qu'en effet, son devoir serait bientôt rendu et s'excuser de ce retard, mais le professeur Wonderbrack reprenait déjà la parole et la coupa dans son élan:

« Il s’agit en fait de Mr Rusard…bien sûr, moi-même je… n’approuve pas, mais il se trouve que notre concierge m’a assuré qu’une élève chapardait dans les réserves des cuisines, ce qu’il conçoit, j’ai cru le comprendre, comme légèrement embarrassant. »

Ceci lui cloua le bec, si je puis dire. Toute envie de parler l'avait quittée, et ses sourcils étaient cette fois-ci délibérément froncés. Pourquoi elle ? Des tas et des tas d'élèves se servaient librement dans les Cuisines du château, et il fallait que ce soit sur elle que ce satané Rusard jette son dévolu !
Le professeur de Runes sourit d'un air amusé, comme pour souligner le fait qu'il trouvait Rusard décidemment bien risible, mais cela n'eut aucun effet sur Mélinda. Pourquoi elle, bon sang ? Pourquoi pas n'importe lequel des Poufsouffles ? Tous connaissaient l'entrée des cuisines et certains s'y rendaient beaucoup plus fréquemment qu'elle. D'ailleurs, il n'y avait pas seulement les Poufsouffles. Quasiment tous les élèves, à partir de la cinquième année, étaient mis au courant du procédé à suivre pour pénétrer là-bas, par des connaissances, des amis, des frères et soeurs... Certains étaient peut être trop couards pour oser s'y rendre (ou pas assez gourmands), néanmoins, le fait que la cuisine soit pour les élèves un lieu familier était désormais évident.

« Bien sûr, continua son professeur toujours aussi calmement, je doute que vous soyez concernée par cette accusation, c’est pourquoi j’ai volontairement omis de vous faire boire du Veritaserum, ce que m’avait conseillé ce cher Mr Rusard. Notre concierge semble apprécier certaines méthodes plus ou moins pédagogique auxquelles je n’adhère pas. Mr Rusard m’avait donné la charge de vous mettre en retenue, cependant j’estime que vous avez perdu assez de temps. »

Il l'observa, voulant lui signifier qu’il était temps de prendre congé.
Mélinda, cependant, était quelque peu perdue. Ne la pensait-il réellement pas coupable, ou était-ce simplement un procédé pour la mettre en garde ?

"Je ne suis pas collée, alors ? demanda-t-elle finalement, qui n'avait pas bougé de son siège."

La situation n'était vraiment pas claire du tout. Aussi, ayant assez confiance en Mr. Wonderbrack pour cela, Mélinda décida de parler ouvertement:

"Professeur, bien que vous sembliez me croire innocente, je ne le suis pas. Je me suis rendue de nombreuses fois dans les Cuisines, mais ce ne serait pas en me collant que vous régleriez le problème. Je ne suis pas la seule dans ce château à avoir recours aux elfes de maison... je... je ne voudrais pas non plus que vous punissiez tous les autres, seulement... M'interdire à moi seule de me rendre aux Cuisines... cela n'aura aucun effet, je peux vous l'assurer, et ce même si je respectais votre interdiction."

Où voulait-elle en venir en parlant ainsi ? Elle même n'en avait pas la moindre idée.

» Répartition du Professeur Wonderback
» Bureau du directeur (Alysson) - terminé