Suzon passait ses journées seule depuis son retour de Poudlard. Ses deux parents travaillaient et ses frères étaient loin encore. Elle n'allait pas revoir son amie Violette avant un certain temps et les heures qui passaient étaient lourdes. Ce qu'il fallait préciser; c'est que Suzon Passerose vivait son premier chagrin. D'amour. Barthélémy était partout, en elle, sur sa peau, dans l'air et sur les toits. L'odeur de l'été naissant lui montait les larmes aux yeux et tout semblait être un souvenir. Elle n'avait alors jamais bu autant de thé. Suzon, privée de magie, s'ennuyait et il était difficile de voir le bout de l’absence de ce tunnel car personne ni rien ne pouvaient la faire sourire. L'aspect fictif et artificiel de sa souffrance, de leur histoire lui était douloureux. Elle savait que du concret serait charitable et que l'été l'emporterait. En attendant, elle était sur son lit, en tailleur, à pleurer d'une odeur de cigarette. Tout ceci était absurde et sans fin; le pire était là. Elle en arrivait à déformer le temps pour trouver un sens à ses actes. A les rendre beaux à regarder, mais si vains à vivre.. Puis, le soir, lorsque ses parents rentraient, Suzon se montrait aigrie, atrocement triste et perdue alors qu'elle haïssait tant la solitude avant leur arrivée.